Le village des facteurs d'images

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Frederic Lordon La piece

Lecture théâtralisée d’extraits de la pièce en alexandrins de Frédéric Lordon,
"D’un retournement l’autre" par Isabelle Mestre et Christophe Mileschi.

Cette captation vidéo a été réalisé uniquement dans le but de fixer une étape de travail pour les comédiens. Elle est diffusée dans son intégralité sans coupe et sans montage. Merci de votre compréhension. "Le facteur d’images"

50mn d’humour grinçant et de bonnes vérités en alexandrin. 50mn de plaisir pour sortir du gris la pensée digérée. Parce qu’il est persuadé qu’il ne sert à rien de continuer à “dire” la crise, mais qu’il faut “la montrer et la faire entendre”, l’économiste Frédéric Lordon a eu une idée originale : écrire une farce à la façon de Molière pour évoquer la dérive financière. Et en alexandrins s’il vous plaît.

Captation : Vincent LUCAS

« Nos économistes ne foutent rien, il faut les mettre au travail ! »
disait en 2007 à sa manière, ironique et théâtrale, le démographe Emmanuel Todd, qui, il est vrai, ne s’était pas trompé cinq ans plus tôt en prédisant la chute de l’empire financier américain...

Fainéants, nos économistes ? Non, « atterrés », ont déclaré en septembre dernier certains d’entre eux, dans un manifeste qui dénonce une formidable escroquerie intellectuelle et morale : les Etats européens se ruinent à emprunter auprès de banques qu’ils ont sauvées et qui obtiennent, elles, des liquidités à bas prix de la Banque centrale européenne...

Arrêtons-nous un instant sur ce qualificatif :
atterrés. Pour la première fois, des économistes, nombreux – ils sont plusieurs centaines à avoir signé le manifeste –, ne parlent plus du haut de leur savoir scientifique. Ils vont à la rencontre des citoyens en se disant « atterrés », c’est-à-dire en exprimant une émotion.

Révolution copernicienne ? Certes, et Frédéric Lordon en sera le héraut. Son travail, que vous découvrirez le 5 mai en librairie, est une bombe. Ménageons le suspense... et commençons par la fin : en disciple de Spinoza, Lordon déclare en post-scriptum qu’« il faut toute la cécité des demi-intellectuels » pour ne pas voir que les idées ne mènent à rien si elles ne sont « accompagnées d’affects ».

Et il ajoute : « On pourra analyser la crise financière sous toutes ses coutures, raffiner l’argument autant qu’on veut, démonter les systèmes, exposer les rouages, tout ça ne vaudra jamais une image bien choisie qui fait bouillir les sangs ou, comme le dit fort à propos une expression commune, qu’on prend en pleine gueule – la gueule : le corps. » Il ne faut donc plus seulement « dire la crise », il faut « la montrer, la faire entendre »