Le village des facteurs d'images

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Le lavabo facho

La fumée d’une clope embrume le décompte...
Apparaît un cyclope, accueilli dans la honte :
Le citoyen zappeur a choisi la charogne,
Jouant à se faire peur. La République est borgne.

Revoilà le bûcher, la censure et la chasse
A l’humain, les bouchers, la tonsure et le gaz !
Et du fiel à la terre, et d’Orange à Dachau,
Revoilà les charters, revoilà les fachos.

La flamme en métastase et la feuille de chêne
Se propagent et s’embrasent, et les fous se déchaînent :
Chaque chaîne étoffée de vainqueurs frénétiques
Devient autodafé sous le feu médiatique.

Les hurlements haineux des joyeux lycanthropes
Et leurs crocs vénéneux au poison misanthrope
Rassemblent les mesquins, les frustrés, les jaloux,
Dans le vote arlequin livrant la terre aux loups.

Qui est roi au pays des aveugles penauds ?
Quel imposteur haï séduit les nationaux ?
Quel faux républicain pourrait un jour frapper
Nos frères africains ou sœurs émancipées ?

Contre ses bruns desseins et sa rage opaline,
Y a-t-il un vieux vaccin, une Pen-icilline ?
Et s’il est déjà tard, au moins un antidote
Pour sauver les bâtards de sa race pâlotte ?

Le peine-à-jouir menace amour et liberté,
Et la fièvre en rosace espère en sa montée
L’avènement ultime où la loi intégriste
Règlera l’ordre intime en s’affirmant du Christ.

Hantise et pénitence animent les esprits.
La rue en résistance exprime son mépris.
Ce soir, la France en Pen s’écrit, dans son errance,
Avec un grand F-haine et l’affront du mot « rance ».

Y.Y.