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DU VICE À LA RACINE

L’EPICERIE de Marseille à programmé la pièce " du vice à la racine" dans le cadre insolite du tunnel du boulevard Chave.
Le tramway abandonné depuis un an, a cédé ses rails pour la libre expression théâtrale de Chérif Ghattas.
Ce fut dans ce contexte, un moment exceptionnelle.
Photos Vincent LUCA.S

Marseille le samedi 19 février 2005.
Une pièce écrite et mise en scène:CHARIF GHATTAS
De La Cie Point Basta.
Avec:FLORENT CHESNÉ, PIERRE KHORSAND, GRÉGORY MONTEL, JULIEN MONSALLIER.

Résumé :
La cellule 113, étrange cloître où se trouvent réunis les laissés pour compte de la vertu, résonne à la litanie de quatre taulards et devient chapelle de leurs aveux. Désarmés par la promiscuité et l’inaction de la vie carcérale, Luigi, Alessandro,
Claudio et Henri, se déchargent de leur passé, trop lourd fardeau, par la poésie et la frénésie d’un humour grinçant.

Contact :
L’Epicerie
La Cie Point Basta.

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BLOC NOTE sur les Prisons :

A quoi devons-nous nous attendre ?

Extraits et analyses du livre de Loïc Wacquant sur les prisons Américaine et la France...

Ci joint, les liens d’où les textes sont pris.

l’Europe et la France sont dans le sillon américain.
Gavées de discours apocalyptiques sur l’insécurité, l’Europe et la France se sont engagées dans le sillon américain de la privatisation des prisons et se sont lancées dans une escalade pénale. L’incarcération est devenue l’arme absolue pour lutter contre les désordres urbains et sociaux. Elle frappe en premier les couches les plus défavorisées.
Non seulement elle ne règle aucun problème, mais elle devient un instrument de paupérisation et de marginalisation.
source : monde-diplomatique

La réussite Américaine fascine.
elle a un coût : 50 millions de personnes (dont 12 millions d’enfants) sont dépourvus de couverture sociale, 30 millions souffrent de malnutrition chronique, 7 millions vivent à la rue ou sans logement adéquat et la population carcérale atteignait en 1997 les 1 800 000 individus sur 260 millions d’habitants (650 prisonniers pour 100 000 habitants, contre 90 en France !!) et n’a cessé d’augmenter depuis.
source :acontresens

Etat Providence, Etat Policier ?
Durant la seule décennie 1980 sous Reagan, ils ont réduit de 41% l’aide sociale et augmenté de 95% les versements pour les prisons.
Les programmes d’aides sociales ont été remplacés par des programmes de ‘travail en échange d’aide sociale’, (et permettent à des sociétés de bénéficier, en plus d’allègements fiscaux, d’une main d’oeuvre à très bon marché et totalement soumise) ; les allocations aux femmes seules ont été supprimées.

Entre 1979 et 1989 l’Etat californien a inauguré un seul campus universitaire, en dépit de l’accroissement sensible de la population estudiantine, alors qu’il bâtissait 19 nouveaux établissements de détention. Paradoxalement, les gardiens de prisons reçoivent un salaire supérieur d’un tiers à celui des maîtres assistants alors qu’ils requièrent une formation de six semaines au-delà des études secondaires. C’est ainsi que les administrations pénitentiaires des 50 Etats de l’Union sont les 3ème plus gros employeur du pays après Walmart et Général Motors.

La privatisation de l’enfermement.
On est en présence d’une industrie en plein boom, promise à un avenir radieux. Ainsi, aujourd’hui, 8% du marché carcéral est privatisé et 15 firmes pénitentiaires sont cotées en bourse.

Puissance et amitiés.
Le syndicat des personnels pénitenciers en Californie est le plus puissant du pays pour ce secteur. Il dispose de plus de 8 millions de dollars de cotisations annuelles, ce qui lui permet d’être le plus grand bailleur de fonds de campagnes politiques locales. Le syndicat alloue ainsi un million de dollars par cycle électoral aux candidats favorables à l’expansion des prisons. Outre les politiciens ce syndicat soutien activement les organisateurs de « défense des droits des victimes » qui comptent parmi les partisans les plus virulents de l’extension et de l’allongement des peines de prison. En Californie, il y a nettement plus de gardiens de prisons que de travailleurs sociaux.

Les sources de financement de l’enfermement :
On fait fausse route à vouloir trouver un lien direct entre incarcération et profit économique pour l’état.

En Amérique, à peine un détenu sur huit exerce un travail et les proportions sont encore plus faibles de ce côté de l’Atlantique. Quoi qu’en disent les critiques du soi-disant « complexe carcéro-industriel », l’emprisonnement n’est pas une « industrie » rentable pour la société, tant ses coûts sont faramineux. L’incarcération de masse n’a jamais été posée comme un coût économique dans l’espace public américain. Sans compter l’alimentation et les soins médicaux, le coût moyen de détention dans un pénitencier d’Etat est estimé à 22 000 dollars par an et par prisonnier. Le plus grand défit financier est le vieillissement des pensionnaires. Le coût de détention annuel par détenu de plus de 55 ans (25 000) atteint 70 000 dollars.

Les réduction du coût d’enfermement.
La stratégie de réduction du coût de la politique d’enfermement de la misère aussi bien intégrée dans l’idéologie marchande.
Elle consiste à faire assumer aux détenus ou à leur famille une partie des frais de leur incarcération, ce qui dans certaines prisons équivaut à un « loyer mensuel » de cinq dollars. En outre, les services primaires tels que le dentiste sont aussi facturés. Certains directeurs de prison vont jusqu’à louer les services de firmes spécialisées dans le recouvrement des dettes pour assurer que les condamnés placés en « liberté » conditionnelle s’acquittent des loyers restés impayés à leur sortie.
source :libertaire

Prisons contre Social.

Ainsi, Loïc Wacquant envisage cette mutation de la question sociale et pénale comme un programme d’emprisonnement de la misère, où « la construction de prisons est, de fait, le principal programme de logement social du pays ».
source : :wacquant