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PARRAINAGE DE SANS PAPIERS

Le 24 juin à Marseille, sept cent adultes et enfants sous la protection de plus de 400 parrains

Parc François Billoux Marseille, mairie des 15/16, le 24 juin 2006
Vincent LUCAS présente ici quelques portraits de parrains/ parrainés qui à visages découverts affichent leur dissidence citoyennes.
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voir les photos reportage du 24 juin 2006
voir les photos Portraits parrains/parrainés
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A lire sur le site RESF :
LA REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE SUR LE PARRAINAGE EN FRANCE
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Source : EDUCATION SANS FRONTIERES
et MILLE BABORDS

Initiée par le Réseau Education Sans Frontières et sous l’égide du député-maire et de ses adjoints, quelques 700 adultes sans papiers et enfants se sont placés sous la protection de plus de 400 parrains. Cette opération de parrainage est donc un succès, et ce n’est pas la volonté de briser cet élan de solidarité en expulsant Fathi Toualbi, étudiant en master 2 à la faculté d’Aix, au même moment que cette cérémonie, qui entamera la détermination des parrains. Cette volonté de protéger ces jeunes témoigne d’une prise de conscience qu’on ne peut plus laisser les libertés fondamentales bafouées au quotidien. La place des enfants est à l’école, pas en rétention. C’est aussi ce qu’ont voulu affirmer les nombreux volontaires, dénonçant également par leur parrainage la récente ouverture du centre de rétention administratif du Canet qui pourra accueillir des enfants.

Avec la fin de l’année scolaire s’ouvre en effet une période de vacances dangereuses pour tous ces jeunes et leurs parents. L’engagement pris par les parrains volontaires est de tout faire pour empêcher que des vies familiales ne se brisent cet été. Chacun avec les moyens qui sont les leurs, ils les aideront, notamment dans leurs démarches de régularisation. S’il faut les cacher de la police, ils le feront.
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Nous refusons le projet de loi CESEDA que viennent de voter le Sénat et l’Assemblée nationale sur l’immigration. Nous refusons la politique d¹horreur de Sarkozy qui consiste à engager une véritable chasse aux enfants de familles sans-papiers et mineurs isolés dès la fin de l¹année scolaire.

La nouvelle réforme du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) conduit à une négation radicale des droits fondamentaux de la personne. Elle restreint encore plus radicalement le droit au séjour pour les familles, les conjoints, les enfants, de toutes celles et ceux qui construisent leur vie en France. Elle entérine la quasi-disparition de cet outil "d’intégration" qu’était la carte de résident. Elle s’attaque au séjour des malades étrangers.

Le gouvernement affiche sa volonté d’aller piller les capacités et talents dans le monde. Ne sera acceptable que l’étranger perçu comme rentable pour l’économie française. Quant aux autres, ni leur situation personnelle, ni leur situation familiale ne leur conféreront désormais des droits, au point que les régularisations deviendront quasiment impossibles. Cette réforme crée une nouvelle catégorie de travailleurs étrangers dont la durée du séjour est limitée au bon vouloir de leur patron. De plus, la suppression du droit à la délivrance d’un titre de séjour, pour les étrangers présents depuis au moins dix ans en France, les condamne à l’irrégularité perpétuelle. L¹entrée des étudiants étrangers promet également d¹être beaucoup plus restrictive.

Pour les étrangers en situation régulière, le droit de vivre en famille devient un exploit : le gouvernement durcit les conditions du regroupement familial (ressources, logement, avis du maire sur "l¹intégration" de la famille). Il jette la suspicion sur les pères étrangers d’enfants français, qui devront justifier de leur paternité.

En stigmatisant les étrangers, le gouvernement tente de nous opposer les uns aux autres et il brade les libertés fondamentales.

Dans des centaines d¹établissements scolaires, l¹angoisse monte face à la menace des expulsions qui se rapproche. Les pétitions, les délégations en préfecture, les manifestations de solidarité se multiplient. Nous devons impérativement, arracher nos élèves, leurs camarades de classe, les copains de nos enfants et leurs parents au bannissement promis par le ministre de l¹Intérieur.

Le Réseau éducation sans frontières (RESF) appelle les enseignants, les parents d¹élèves, les élèves eux-mêmes, les militants syndicalistes, associatifs et politiques, tous ceux qui sont attachés à la défense des droits de l¹Homme et de l¹Enfant à s¹opposer aux expulsions massives de jeunes et de familles entières programmées pour cet été.
Nous ne laisserons pas commettre ces infamies en notre nom. Chacun avec les moyens qui sont les nôtres, nous leur apporterons notre soutien, notre parrainage, notre protection. S¹ils nous demandent asile, nous ne leur fermerons pas notre porte, nous les hébergerons et les nourrirons ; nous ne les dénoncerons pas à la police.

Nous appelons à la mobilisation contre la politique de Sarkozy et du gouvernement qui prétend faire des étrangers en France, réguliers ou irréguliers, hommes, femmes ou enfants, une population de seconde zone, privée de droits, précarisée et livrée pieds et poings liés à l’arbitraire du patronat, de l’administration et du pouvoir.

Avec la fin de l’année scolaire arrive la fin du sursis « accordé » par le Ministre de l’Intérieur aux élèves dont les familles sont expulsables.

Nous savons ce qu’il advient, dans de nombreux pays, des enfants et des familles expulsées.

Comme l’écrit Réseau Education sans Frontières dans sa pétition nationale :

« A l’arrivée, ce sera pour la plupart l’extrême misère : pas de logement ou le bidonville, pas de travail et pas d’espoir d’en trouver. Des persécutions, parfois les plus atroces, contre ceux que la France a déboutés du droit d’asile. Ils paieront pour les raisons pour lesquelles ils avaient fui et certains pour avoir dénoncé leurs tortionnaires à l’étranger. Pour les enfants, pas d’école, dans des pays où la scolarisation est un luxe. C’est ce gâchis qui se cache derrière les chiffres records d’expulsions annoncées avec satisfaction par le ministre de l’Intérieur : des milliers de vies propulsées dans l’indigence et parfois achevées sous la torture. »