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Le Rainbow à Marseille

La venue du Rainbaw warrior à Marseille perturbée par les pêcheurs de thon rouge. Les 22 et 23 août 2006.

Les 21 22 et 23 août 2006 à Marseille. Le feuilleton de l’été en images commentées.
Dans le cadre d’une campagne Greenpeace en méditerrannée sur le problème de la surpêche du thon rouge, le Rainbow Warrior fait escale à Marseille.
Reportage : Vincent LUCAS
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Selon WWF et IFREMER, le seuil d’alerte nécessaire à la survie de l’espèce est de 26 milliers de tonnes, le quota de pêche est à 32 milliers de tonnes et les captures déclarées en 2005 sont de 45,5 milliers de tonnes, sans compter 15 milliers de tonnes non déclarées. Soit un dépassement d’un minimum de 19,5 milliers de tonnes en surpêche pour la survie de l’espèce.
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Les organisateurs de Greenpeace ayant obtenu à la fin du mois de juillet une autorisation écrite pour s’amarrer pendant deux jours dans le Vieux Port de Marseille organisent la venue du bateau pour le 22 août.

A cette occasion, les membres du groupe local de Greenpeace Marseille avaient organisé divers expositions, conférences et débats dans la Cité Phocéenne. Ils avaient également prévu de faire visiter au public marseillais le fameux bâteau arc-en-ciel.

Trois jours avant l’arrivée du navire, les autorités portuaires du Vieux Port de Marseille annoncent que la venue du Rainbow Warrior n’est plus souhaitée pour des raisons techniques. Dans le même temps, Greenpeace apprend qu’un comité d’accueil composé d’une trentaine de thoniers senneurs avait décidé de leur barrer la route.

Greenpeace demande un ordre écrit et fait savoir qu’une escale technique lui est nécessaire pour, entre autre, changer d’équipage. Les affaires maritimes autorisent le bâteau à faire cette escale dans le Port Autonome. Alors que le Rainbow Warrior n’est plus qu’à une journée de Marseille, il apprend qu’il n’est plus question pour lui d’acôster dans le Port Autonome mais doit desormais mouiller dans la rade. Le contre ordre écrit ne viendra jamais.

Le feuilleton en image commence par la conférence de presse donnée par les représentants du syndicat des thoniers senneurs Mourad Kahoul et Serge Perez.
Durant trois jours et trois nuits, tels des flibustiers, les thoniers senneurs pratiqueront sans relâche tout type d’intimidations, menaces verbales, encerclements, abordages, jet de projectiles, arrosages intempestifs et déclarations tonitruantes sur les membres d’équipage du Rainbow Warrior.

A l’issue de ce rapport de force, le Rainbow Warrior encerclé par une vingtaine de thoniers senneurs quittera la rade de Marseille, sans avoir touché terre, direction Carthagène.

Durant ces trois jours, les autorités portuaires, les affaires maritimes, la mairie et la préfecture, se seront rangés du coté des thoniers senneurs encore appelés les Seigneurs de la Mer puisque le thon rouge vendu jusqu’a 500 euros le kilo au japon est lui considéré comme "le caviar de la mer"(sic : IFREMER).

Au final, cet évènement aura connu un écho médiatique international, que plusieurs mois de campagne intensive n’avaient pas réussi à créer.

"Greenpeace appelait le ministre de l’Agriculture et de la Pêche à engager, avec ses collègues du bassin méditerranéen, une concertation pour l’adoption des mesures nécessaires pour une gestion responsable des stocks de thon rouge. Cette concertation devra réunir les professionnels de la pêche, les scientifiques et les associations de protection de l’environnement.
L’objectif de l’opération marseillaise n’ayant jamais été de provoquer un conflit focalisé avec une minorité de pêcheurs mais de porter sur la place publique le débat sur la gestion de la biodiversité marine et des ressources halieutiques en particulier"

Vincent LUCAS