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"Paradoxalement, le propre de l’homme est L’INATALITE, en cela qu’il est incapable d’achever sa venue, étant toujours à venir."

UTEROS
(extrait de DOUZE NUITS AU SERAIL,
La gouttière, 2004)

UTEROS

(extrait de DOUZE NUITS AU SERAIL, La gouttière, 2004)

L’homme est son propre enfant incapable de naître,
A jamais confiné dans sa tombe mobile,
Dans son vagin de mots : persévérants, habiles
Mais n’achevant jamais le chaud travail de l’être !

Il est son vieux témoin resté à la fenêtre
Et lorgnant son reflet dans l’espoir volubile
D’apparaître accouché par l’ambition débile,
Au lieu d’enfin sortir par la porte du maître.

Il est resté hier en regardant demain,
Dans la classe esseulé par le cours inhumain
De ce monde extérieur qu’il ne peut accepter.

L’homme n’est pas lui-même et n’a jamais été
Autre chose qu’un pied, qu’une tête, une main :
Eclats d’un vœu mort-né dépourvu d’unité.

Y.Y.